En moins d'une heure, leur action d'arrêt a empêché le lancement de quatre avions et l'atterrissage de quatre autres, contraints d'être détournés. 16 personnes handicapées et leurs compagnons seront jugés ce mardi devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour des faits qui se sont déroulés vendredi 14 décembre 2018 dans les communes de Toulouse, Blagnac et Cornebarrieu, au nord-ouest de Toulouse.

Ce jour-là, Odile Morin, pas encore une des conseillères de l'opposition à Toulouse, et une quinzaine d'autres personnes handicapées ont organisé un mouvement pour dénoncer les déboires de disponibilité de logements approuvés par la loi ELAN, «le report constant des délais pour rendre les infrastructures de transport accessible ou les économies humiliantes ". Après avoir volontairement bloqué un TGV Toulouse / Paris, ils ont réussi à pénétrer dans l'asphalte de l'aéroport Toulouse-Blagnac, malgré la surveillance intensifiée mise en place pour le plan Vigipirate. Au total, leur action à Blagnac et Cornebarrieu a touché près de 1 850 passagers.

Plusieurs milliers d'euros de dommages et intérêts Les dommages à l'aéroport, notamment les annulations, retards ou détournements de vols, sont estimés à des dizaines de milliers d'euros. Selon nos informations, la préfecture a imposé par ex. Une amende administrative de 7 500 € pour Airbus. «Le géant de l'aviation a également dû s'expliquer sur cette intrusion, sachant que le plan Vigipirate avait atteint le niveau d'alarme le plus élevé de l'époque», assure une source proche de l'enquête. Après avoir identifié les manifestants, la SNCF, Airbus, Airport et Air France ont porté plainte et ont exigé une indemnisation par l'intermédiaire de leurs avocats, dont Mes Michel Dublanche et Brice Zanin. Les suspects devront répondre de leurs actes au bar du tribunal mardi après-midi.

"Procédures de bâillonnement", selon les accusés Cette audition devant le tribunal correctionnel s'ajoute à l'amende administrative de 750 € déjà infligée par la préfecture de la Haute-Garonne. Les militants de la lutte en faveur des personnes en situation de handicap estiment que ces procès constituent des «procédures de bâillonnement» qui doivent viser à les mettre en danger et les empêcher d'exercer leur liberté d'expression, pourtant reconnue par la Constitution, garantie par le droit de cassation et inscrite dans la Convention européenne des Droits de l'Homme "assure M. Arié Alimi, Christophe Leguevaques et David Nabet-Martin sur la défense .